Revues littéraires
Ce qui a paru sur remue.net ou sur hors-sol.net.
Le jour où la cathédrale a brûlé
Le jour où la cathédrale a brûléConte paru sur remue.net.1973. Peut-être avant. Ce serait facile à vérifier. Qu’importe. Disons que j’avais dans les 26 ans. Jérôme était tout petit. Il me semble qu’il marchait à peine. Ce serait très facile à vérifier. Nous...
La Chair humaine
Sous le coup de l’émotion —tremblant de désir, les sens éparpillés et la tête ailleurs— je ne l’entendis pas m’avouer qu’il aimait la chair humaine.
C’est pourquoi, un peu plus tard, refusant de me laisser découper, je fus fort étonné par la violence de sa réaction : il n’aimait pas, hurlait-il, qu’on le laissât sur sa faim…
La Promesse
On me disait têtu et obstiné. Ils pouvaient être mille contre moi, je gardais ma pensée. Bien sûr je m’examinais, je tâchais de comprendre pourquoi les mille avaient de toutes autres pensées. Mais si toujours je croyais être dans le vrai, alors il n’y avait plus rien à faire, personne ne pouvait me faire entendre raison. Têtu, peut-être, mais pour moi c’était une forme de résistance. J’agissais en mon âme et conscience. Ma pensée m’appartenait, j’en étais le seul responsable.
Quelque chose en elle me poussa un jour dans les bras de l’armée…
La Météorite d’Orgueil
Le jour où tomba la météorite d’Orgueil, j’entrais timidement dans la garçonnière de Gaspard Beauvoisin.
« Avance » me disait-il, « n’aie pas peur, ne prête pas attention au désordre. »
Je savais pourquoi je me tenais debout au milieu de la chambre et j’avais décidé d’obéir quoi qu’il puisse me demander.
J’étais pourtant loin d’être dévergondée : treize mois durant, je l’avais prié de renoncer à son désir. Mais, amoureuse à en mourir du jeune homme qui en désespoir de cause venait de me révéler son secret, la vie qui s’ouvrait alors devant moi ne valait pas la peine de ne pas succomber…
L’Ecrivain
Enfant, j’écrivais déjà. En secret, cela va sans dire. Et surtout, en ne gardant rien, en livrant tous les secrets à la poubelle.
Il y eut ensuite un temps assez long où les mots furent absents. L’adolescence ne communique pas. On est perdu, désemparé devant ce qu’obstinément les adultes appellent la réalité et qui n’est en fait —nous aurions besoin de le proclamer haut et fort mais la peur du ridicule nous rend muets et hébétés : lymphatiques, disent ces mêmes adultes— que l’envers de la vérité.
L’endroit —la vérité toute face— m’occupait tout entier…
L’Ile de la croix
A cette époque, Laure Fortenon était encore étudiante, elle était encore la jeune fille fraîche et jolie attendant tout de la vie. Elle avait bien eu quelques aventures mais rien de très sérieux, rien de décisif. Aucune révélation ne lui avait été faite, ce qu’elle avait découvert ne l’avait pas profondément modifiée. Ce n’est pas qu’elle attendait quelque chose en particulier mais elle se sentait disponible et se tenait ouverte à ce qui pourrait arriver. Elle était l’attention même, elle était la patience incarnée…